Témoignage de Justine, data analyst en alternance chez Myfuture
Dans une entreprise, le/la data analyst est responsable de toutes les opérations de bases de données. Ce nouveau métier du numérique touche de nombreux secteurs : commerce, finance, banque ou assurance, mais aussi médecine, marketing ou informatique statistique.
Salut Justine, data analyst c’est un peu flou comme métier pour les personnes qui nous lisent, tu peux nous en dire un peu plus ?
Mon métier est data analyst, ça consiste en une multitude de choses, c’est un des différents métiers liés à la data et à l’informatique. Le métier change et évolue beaucoup en fonction de l’entreprise où l’on travaille.
Data analyst ça consiste surtout à travailler autour des données, les recueillir, s’assurer qu’elles sont intéressantes et pertinentes pour ce que l’on cherche à obtenir comme informations. On peut ensuite les transformer en statistiques, les formater, les unifier pour pouvoir notamment les visualiser. Le but c’est de mettre en image des indicateurs, les lier entre eux sous forme de graphiques ou encore de tableaux pour donner une vision cohérente sur un aspect ou sur l’ensemble de l’entreprise.
Data analyst c’est aussi mettre en place des processus informatiques pour automatiser certaines actions qui sont répétées de traitements ou de collectes de données.
Quelle formation pour être data analyst ?
Quelles sont les études que tu as suivies ?
J’ai toujours voulu travailler dans l’informatique, du moins depuis la sixième Alors, au lycée, j’ai effectué un baccalauréat scientifique* pour pouvoir m’orienter vers ce milieu. Malheureusement j’avais de mauvais résultats en maths (3/20 environ…) alors on a voulu refuser mon admission en première scientifique. Sans me laisser démonter j’ai prouvé que j’avais tout à fait ma place en filière scientifique, et que même étant nulle en maths, je pouvais compenser mes résultats avec d’autres matières scientifiques tout aussi importantes. Vu que je savais ce que je voulais faire j’ai tout donné pour y arriver ! Ensuite, on m’a dit que vu mes résultats et mon mauvais niveau en mathématiques, je ne pouvais pas faire de longues études.
J’ai donc choisi de faire un DUT** informatique en deux ans vu que je ne voulais pas faire de longues études. J’ai redoublé une année mais je ne l’ai pas vu comme un échec, au contraire, cela a été très enrichissant !
Ensuite j’ai souhaité poursuivre mes études et j’ai effectué un cursus en master en “méga données et analyses sociales” qui permet de former les gens aux “humanités numériques” et aux disciplines qui se créent à la frontière entre l’informatique et les disciplines des sciences humaines et sociales.
Qu’est-ce qui t’as donné envie de suivre cette formation ? (Une matière en particulier à l’école, un stage effectué, un prof…)
Pour l’informatique c’est les cours de maths au collège où l’on faisait des exercices sur un logiciel, je me suis rapidement rendue compte que j’étais très à l’aise avec l’informatique. Même si je viens d’une génération où l’on a grandi avec les nouvelles technologies, mes camarades au collège me demandaient souvent de l’aide pour un problème sur leur ordinateur, leur application ou encore un logiciel. J’ai souhaité cultiver cette différence car j’étais très à l’aise avec le numérique et ça m’a permis de pallier certaines difficultés que j’avais dans d’autres domaines (vous l’aurez compris, les maths, ça n’était pas mon fort!)
Les préjugés sur le métier de data analyst
Quels sont les préjugés que tu entends souvent sur ton métier ?
Souvent j’entends des clichés qui ne sont pas totalement faux, je l’avoue. Le premier, c’est qu’en informatique il y a très peu de filles. Celui-ci est complètement vrai ! En DUT, nous étions seulement 10 filles pour une promotion de 100 élèves.
Le deuxième préjugé serait que les personnes douées en informatique sont souvent moins bonnes en communication avec les autres et dans les relations sociales. Je dois dire que celui-ci varie en fonction des personnes mais j’ai pu le vérifier avec certains camarades !
Le troisième stéréotype que j’entends souvent et qui est totalement faux c’est que les informaticiens passent leur temps sur leur ordinateur au fond d’une cave et ne sortent jamais de leur grotte, je suis la preuve que ce n’est pas le cas.
Enfin, le dernier préjugé qui me vient à l’esprit est que les filles sont moins douées en informatique car elles n’auraient pas le même “cerveau” que les garçons. Au lycée, j’en ai moi-même subi les conséquences. Quand j’ai expliqué que j’aimais l’informatique, on a voulu m’orienter vers du travail de comptabilité ou de marketing car dans ces métiers là aussi on utilisait un ordinateur. Mais moi ce que je voulais faire c’était rentrer dans l’arbre informatique et mesurer des données, en bref, aller plus loin !
Les points positifs et négatifs sur le métier de data analyst
Quels seraient pour toi les points positifs et ceux négatifs de ton métier ?
Le premier point positif serait que dans le domaine de l’analyse de données, on peut travailler dans n’importe quel domaine. On peut analyser des chiffres dans le domaine de la santé, du sport ou encore de l’éducation. Cela veut aussi dire qu’on peut changer de domaine au cours de sa vie, développer de nouvelles connaissances et avoir l’impression de totalement changer de métier.
Le deuxième point positif c’est qu’on peut travailler à distance. Il nous suffit souvent d’un ordinateur et d’une bonne connexion internet. On peut donc organiser nos journées et travailler d’un peu partout, en France ou à l’étranger !
Ensuite, un autre point positif c’est qu’être data analyst nous pousse à nous former sur différentes technologies. Si l’on maîtrise une technologie ou un langage de code peu connus, on a plus de chances de se faire repérer par un employeur et donc avoir un salaire qui gratifie la rareté de nos connaissances.
Le seul point négatif que j’ai trouvé c’est qu’il faut sans cesse rester informé et faire de la veille sur les nouvelles technologies et techniques. C’est un milieu qui est en constante évolution. Pour pouvoir travailler au mieux et partager ses connaissances avec son équipe, il faut s’informer et se former sans arrêt.
Que dirais-tu à la Justine de sixième qui n’osait peut-être pas continuer dans cette voie scientifique ?
Je lui dirais : “commence maintenant et intéresse toi maintenant, tout est accessible tu peux le faire !”
On a l’impression que c’est un milieu très compliqué mais c’est très accessible, tu peux débuter tranquillement et si tu es curieuse tu peux découvrir pleins de choses seule grâce à internet ou youtube. Tu peux commencer par faire des petits projets, des petits jeux, tu apprendras vite et c’est très satisfaisant de monter ses premiers projets seule.
Honnêtement, tout le monde peut le faire, il faut juste se donner les moyens.
On entend souvent que les filles sont nulles en maths, que répondrais-tu à ce cliché ?
Si on ne m’avait pas dit que les filles étaient nulles en maths, peut-être que je n’aurais pas été nulle en maths. J’ai l’impression que si on dit aux filles qu’elles n’y arriveront pas, elles partiront forcément avec un handicap et cette petite voix dans leur tête qui leur diront qu’elles sont mauvaises et donc que ça ne sert à rien d’essayer.
Selon moi, c’est possible de faire de l’informatique en étant nulle en maths. Tu ne peux pas forcément faire une école d’ingénieur mais tu peux t’en sortir quand même, regarde mon parcours !
C’étaient quoi tes jeux préférés quand tu étais enfant ?
Sans hésiter, Mariokart sur la Nintendo DS et Tetris. Je joue encore à tetris, j’adore ce jeu !
Tu voulais faire quoi comme métier quand tu étais enfant ?
Je voulais devenir architecte car j’adorais dessiner des maisons. J’aimais dessiner et découvrir les détails, l’épaisseur d’un mur, la fabrication d’un toit.. Malheureusement, vu qu’il fallait être douée en maths, j’ai laissé tomber ce rêve !
Les débouchés du métier de data analyst
Aurais-tu aimé faire un autre métier / suivre d’autres études ? Si oui, lesquelles ?
J’avais commencé des études pour être ingénieure pédagogique et enseignante de Français Langues Etrangères (FLE) mais j’ai dû choisir entre ça et l’informatique car les deux n’étaient pas compatibles. Mais si je pouvais, et je le ferai peut-être plus tard, j’aimerais beaucoup faire de la conception de cursus pédagogique en ligne, de la formation en enseignement de français. J’aime beaucoup partager des connaissances et en sachant que chaque élève est différent, je ne ferai jamais la même chose. Idéalement, j’aimerais aussi donner des cours d’informatique à des personnes qui n’osent pas se lancer ou qui ont besoin de bases pour débuter dans ce milieu.
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*Le baccalauréat scientifique est aujourd’hui remplacé par le baccalauréat de spécialité avec des matières comme les mathématiques, la physique-chimie, les sciences de la vie et de la terre ou encore le numérique et les sciences informatiques.
** Le DUT en 2 ans et maintenant remplacé par le BUT (Bachelor Universitaire de Technologies en 3 ans).